Résumé: Geneviève Rainville, orthophoniste et copropriétaire de Jeunes Aventuriers vous montre les pré-requis à développer chez le jeune enfant (dès 3 ans!), en vue de le préparer à la résolution d’additions à l’âge scolaire. Une capsule incontournable à visionner pour tout parent, enseignant ou professionnel oeuvrant auprès des jeunes d’âge préscolaire et primaire! Bon visionnement!
Transcription:
Bonjour!
Ici Geneviève Rainville, orthophoniste et copropriétaire de la clinique d’orthophonie Jeunes Aventuriers.
Bienvenue à l’écoute de cette première minicapsule dont le sujet est : « Devrait-on aider nos enfants à apprendre leurs additions par cœur, comme on nous encourage à le faire dans les plans de travail scolaire?».
Quand on résout une addition simple du type « 2 + 2 », il y a deux façons d’arriver à la bonne réponse. La première est de retrouver la réponse dans notre mémoire, après avoir fait un entraînement pour apprendre par cœur le résultat. La deuxième est une méthode indirecte, mais parfois plus appropriée pour certains jeunes.
La méthode indirecte est mieux adaptée lorsque l’enfant a tendance à chercher ses mots. Si vous observez souvent votre enfant bloquer sur un mot qu’il connaît ou si vous avez eu du mal à lui faire apprendre des séries automatiques telles que la suite des nombres « 1, 2, 3, 4, 5, etc. », l’alphabet ou les jours de la semaine, il est probablement à risque d’avoir de la difficulté à apprendre les réponses par cœur.
La méthode indirecte est celle qui exige que l’enfant fasse le calcul mentalement. Évidemment, c’est un peu moins rapide que de connaître la réponse par cœur, mais quand on pratique suffisamment souvent la procédure, elle devient automatisée et demande assez peu de temps. C’est suffisant pour que l’enfant réussisse des examens de type math-chrono. Calculer dans notre tête peut paraître simple, mais certains enfants en sont incapables. Pourquoi? Parce qu’il y a beaucoup de prérequis pour arriver à faire un calcul sans erreur!
Trois de ces prérequis peuvent être stimulés dès l’âge trois ans. Donc, avant même l’entrée à la maternelle, on voudra que ces trois notions soient bien intégrées par notre enfant.
Tout d’abord, il faudra qu’il ait appris la comptine des nombres. Quand on parle de comptine, il n’y a pas de dénombrement. C’est tout simplement de connaître la suite des nombres, « 1, 2, 3, 4, 5… », comme quand l’enfant joue à la cachette. Pour réussir à faire un calcul de nombre à un chiffre, qui peut donc se rendre jusqu’à « 9 + 9 », l’enfant doit évidemment être capable de compter au moins jusqu’à 18.
Ensuite, on devra aussi développer ce qu’on appelle le terme à terme, en pratiquant le dénombrement. Imaginons quatre petites voitures devant moi. Quand je les compte, je dois dire un nombre pour chaque voiture et non pas compter plus vite (en disant deux nombres pour une seule voiture) ou moins vite (en touchant 2 voitures, alors que je n’aurais dit qu’un nombre). C’est ce qui s’appelle le terme à terme : un objet correspond à un « mot-nombre ».
Finalement, vers l’âge de 4 ans, on s’attend à ce que l’enfant comprenne le concept « plus ». Évidemment, s’il ne comprend pas encore ce concept et qu’il se retrouve face à des additions de type « 2 + 2 », on ne peut pas s’attendre à ce qu’il sache quoi faire. La compréhension du « plus » se développe tout d’abord simplement dans des situations de jeu, par exemple lorsque je joue aux blocs avec mon enfant. Je peux alors lui demander « donne-moi en plus » pour vérifier s’il comprend ma consigne et lui montrer quoi faire s’il ne comprend pas.
Pendant l’année de la maternelle, on a, encore une fois, trois prérequis à essayer de travailler avec l’enfant pour le préparer aux additions du premier cycle.
Le premier de ces prérequis est d’être capable de compter à partir d’un nombre qui n’est pas « un ». Par exemple, on demande à l’enfant « Peux-tu compter à partir de trois? ». Ainsi, il répondra « 3, 4, 5, 6… » tout simplement.
Le deuxième prérequis consiste à pratiquer avec l’enfant l’identification du plus gros nombre parmi un choix de deux. Alors, si on lui demande « Qu’est-ce qui est plus gros : 3 ou 6 ? », l’enfant devrait être capable de dire que 6 est plus gros que 3.
Finalement, le troisième constitue à entraîner notre enfant à reconnaître les constellations des doigts. Souvent, vers 5 ans, l’enfant reconnaît « 1 » avec l’index, « 2 » avec l’index et le majeur, « 5 » avec tous les doigts de la main, mais à ce point-ci, on voudrait vraiment qu’il reconnaisse jusqu’à 10. Pour « 6 à 9 », remarquez que le « 6 » se fait avec un pouce levé en plus d’une main complète, le « 7 » avec un pouce et un index levés en plus d’une main complète, et ainsi de suite. Lorsque je vais compter, dans ma procédure, je vais lever mes doigts un à la fois, à partir du pouce.
Ne manquez pas la prochaine capsule dans laquelle je vous montrerai la technique de calcul pour les additions simples.