Les tables de: 5 et 3

Résumé : Geneviève Rainville, orthophoniste et copropriétaire de Jeunes Aventuriers vous présente la suite de son apprentissage par étapes des tables de multiplication!   Ah, mais il existe tellement de styles différents d’apprenants! Il suffit de trouver chaussure à son pied pour rendre l’étude bien plus agréable et obtenir en même temps de bien meilleurs résultats! Dans cette 3e partie de la série, Geneviève vous donne ses trucs pour la table des 5 et celle des 3.  Des stratégies de mémorisation vous seront par ailleurs aussi présentées.  L’objectif ultime est de donner confiance à vos enfants en leur propres capacités, de les outiller pour que l’anxiété souvent ressentie face aux multiplications et aux divisions diminue et éventuellement disparaisse complètement!  Une capsule incontournable à visionner pour tout parent, enseignant ou professionnel oeuvrant en apprentisssage auprès des jeunes d’âge primaire!  Bon visionnement!

Transcription :

Bonjour!  Ici Geneviève Rainville, orthophoniste et copropriétaire de la clinique d’orthophonie Jeunes Aventuriers.  Je poursuis aujourd’hui l’apprentissage par étape des tables de multiplication avec les « _ x 5 » et les « _ x 3 ».

Pour les « _ x 5 », je vais vous montrer deux méthodes. Je commence avec celle que je considère être la plus optimale puisque c’est la plus rapide. Cette technique consiste à montrer à l’enfant le schème opératoire suivant : « _ x 5 = _ x 10 ÷ 2 ». J’en conviens, vu ainsi, ça semble complexe. Pour simplifier, plutôt que de montrer cette opération à votre enfant, vous effectuerez une démonstration devant eux. Prenons, par exemple, « 4 x 5 ». Vous écrivez d’abord le 4, puisque c’est le nombre qui est multiplié par 5. Vous faites ensuite le truc des x 10, soit d’ajouter le zéro à droite du 4. On obtient ainsi 40. Tout ce qu’il reste à faire est de couper le nombre obtenu en deux. Certains enfants sont capables de le barrer à la moitié (pour représenter qu’on coupe le nombre en deux) et savent que la réponse est 20, c’est génial! Pour ceux qui ont un peu de difficulté avec la division, on peut faire dessiner à l’enfant les bâtonnets qui représentent les dizaines (on dessine ici 4 bâtonnets). Ensuite, on encercle la moitié de ces bâtonnets, ce qui donne, encore une fois, le nombre 20.

Il est toutefois plus difficile de multiplier le 5 par un nombre impair, comme dans « 5 x 5 ». Quand le 0 est ajouté, ce n’est pas aussi facile de couper ce nombre en deux, puisque le chiffre des dizaine est impair. Cette fois-ci, je vous suggère fortement de passer par les bâtonnets (vous en dessinez 5). Vous apprenez à l’enfant que lorsqu’il doit en couper un en deux, la moitié de ce bâtonnet équivaut à 5 unités. De ce fait, le résultat de cet exemple est 25.

Pour les enfants qui n’auront pas réussi avec cette technique, malgré quelques essais et démonstrations, vous pourrez essayer celle des bonds de 5, comme il a été démontré avec les « _ x 2 ». Les bonds de 5 sont généralement connus de l’enfant de 3e année, mais pour celui qui ne les maîtrise pas encore, n’oubliez pas que l’ajout d’une chanson soutient énormément la mémoire. La technique s’appuie à nouveau sur les constellations des doigts. Donc, l’enfant commence en levant le pouce gauche et continue avec le pouce droit quand il arrive au 6. Comme ceci : « 5 (pouce gauche), 10 (index), 15 (majeur), 20 (annulaire), 25 (auriculaire), 30 (pouce droit), 35 (index), 40 (majeur), etc. ». Dans cet exemple, si l’enfant s’arrête au 40, c’est parce qu’il aura fait « 5 x 8 » et se sera donc arrêté lorsqu’il aura reconnu la constellation du 8 (avec 8 doigts levés).

Maintenant, l’enfant est prêt à voir les « _ x 3 ». Allégez d’abord la table des 3 en enlevant tout ce que l’enfant a déjà appris. Par exemple, ayant vu les « _ x 2 » l’enfant connaît déjà « 3 x 2 », ayant appris les « _ x 9 » il sait déjà la réponse de « 3 x 9 », etc. Ainsi, il lui restera seulement 6 opérations à apprendre que voici : « 3 x 3 », « 3 x 4 », « 3 x 6 », « 3 x 7 », « 3 x 8 », « 3 x 12 ». Ce n’est pas si mal, l’enfant peut essayer de se lancer dans du vrai par cœur, mais je suggère de ne pas tenter de les apprendre toutes d’un coup.

Disons que cet horloge de 6 chiffres représente les 6 opérations à apprendre (les 6 chiffres « 1, 2, 3, 4, 5, 6 » sont placés en cercle). Au début, vous choisissez une opération, disons « 3 x 3 », et vous la demandez en boucle : « 3 x 3 = quoi? 9 », « 3 x 3 = quoi? 9 ». Vous pouvez attendre deux minutes et redemander : « 3 x 3 = quoi? 9 ». Lorsque vous croyez que l’enfant a appris que la réponse est 9, vous y allez avec une autre opération. Disons que vous ajoutez « 3 x 6 = quoi? 18 ». On redemande « 3 x 3 = quoi? 9 » ensuite « 3 x 6 = quoi? 18 » et encore « 3 x 3 = quoi? 9 ». Vous alternez alors entre le no 1 et le no 2 sur l’horloge de 6 chiffres. Encore une fois, quand vous sentez que l’enfant est bon et qu’il ne se trompe pas de réponse, vous ajoutez une 3e opération. Puis, vous alternez entre les trois. Vous procédez ainsi jusqu’à ce que l’enfant ait vraiment attaqué les 6 opérations restantes des « _ x 3 ».

Comment étudier efficacement? À voix haute et en écrivant. L’enfant peut aussi représenter les multiplications avec des dessins, comme celui-ci, en utilisant de petits unités carrés (carré formé de 9 petits carrés) et en écrivant les réponses en gros dans le milieu. Il peut également étudier grâce à des applications sur tablette comme Révise tes tables de multiplication de Hachette Éducation qui permet non seulement une partie d’étude, mais aussi une partie test. Quand l’enfant essaie d’apprendre par cœur, c’est important d’alterner l’étude et le test. Le test est souvent le rôle de maman ou papa, à ne pas oublier!

Pour rassurer l’enfant qui a tendance à douter du rappel de la bonne réponse, vous pouvez enseigner une façon de vérifier les « _ x 3 ». Pour la table entière, quand on additionne le chiffre des unités et celui des dizaines des réponses, le résultat est toujours 3, 6 ou 9 (exemple démontré avec 6 x 3 = 18 → 1 + 8 = 9).  Si l’enfant vérifie et que sa réponse donne un autre nombre, il sait qu’il s’est trompé.

Pour l’enfant qui a de la difficulté avec le par cœur ou qui est anxieux face à ce type d’apprentissage, vous pouvez passer encore par les bonds. Cependant, les bonds de 3 ne sont généralement pas automatisé chez l’enfant de 3e année. Ainsi, il devra vraiment apprendre la séquence. L’appui d’une chanson est très important pour y arriver avec facilité. Si l’enfant a déjà utilisé cette technique pour les « _ x 2 » et les « _ x 5 », ça commence à faire beaucoup. Parfois, l’enfant a utilisé la technique de l’addition pour les « _ x 2 » et la technique des « _ x 5 » qui demande de multiplier par 10 et ensuite de diviser en 2, par conséquent, il n’a pas encore utilisé la technique des bonds. Cette fois-ci serait donc la première fois qu’il l’utiliserait avec une chanson. Dans un cas comme celui-ci, je pense que cette technique peut être très efficace. Ce fut le cas pour ma fille et j’ai beaucoup entendu compter par bonds de 3 sur l’air d’Au clair de la lune (« 3, 6, 9, 12, 15, etc. » sur l’air d’Au clair de la lune). Cette dernière technique conclut les trucs pour les « _ x 3 ».

J’espère vous laisser inspirés et je vous souhaite une très bonne pratique. À la prochaine!